Un législateur, un homosexuel, un franc-maçon
1753 – 1824
Issu de la noblesse de robe, Cambacérès bénéficie d’une éducation soignée. A l’issue de ses études de droit, il est reçu avocat en 1771.
En 1789, il embrasse les idées de la Révolution. En tant que député de l’Hérault à la Convention nationale (1792), il conduit un important travail législatif. Il devient président du Comité de Salut Public et de l’Assemblée Nationale après la chute de Robespierre.
Elu au Conseil des Cinq-Cents (1795), il poursuit son ascension sous le Directoire. Tour à tour diplomate, président du Conseil des Cinq-Cents (1796) et Ministre de la Justice (1799), il se sert de sa position clé pour soutenir le coup d’Etat du 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte.
En 1800, il succède à Sieyès en tant que Deuxième Consul. Il supervise alors les travaux rédactionnels de ce qui sera le plus grand legs du Consulat : le Code Napoléon promulgué en 1804, ancêtre direct de notre Code Civil actuel. Il est notamment l’auteur du « Discours préliminaire du Projet de Code Civil». Etant lui-même homosexuel, il est à l’origine de la dépénalisation de l’homosexualité et veille tout particulièrement à ce qu’aucune mesure la sanctionnant ne figure dans le nouveau Code Civil.
Avec l’avènement de l’Empire, Jean-Jacques-Régis de Cambacérès est nommé Archichancelier par Napoléon Ier, ce qui fait de lui le second personnage de l’Etat. Il assure en son absence la présidence du Sénat et du Conseil d’État. L’Empereur le titre Prince de l’Empire et Duc de Parme.
Il œuvre activement à la renaissance de la franc-maçonnerie en France. Figure maçonnique incontournable, il est Grand Maître Adjoint du Grand Orient de France, Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil du Rite Écossais Ancien et Accepté, Grand Maître des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte.
Après la chute de Napoléon et l’épopée des 100 jours, il se retire définitivement de la vie politique.